L’équanimité : pour aller le plus loin possible dans la pratique de la méditation
Article 4 du programme "L'entreprise en conscience:"
La méditation au secours des excès de l'intelligence artificielle
Après avoir tenté de définir dans mes précédents essais, les différences philosophiques des deux approches de la méditation – laïque et spirituelle - j’avais en conclusion mis l’accent sur cette soif d’existence qui rendait l’approche laïque plus attirante.
Mais ce n’est qu’une apparence, puisque visant, ni plus ni moins, du fait des travaux menés dans le vaste champ de l’Intelligence Artificielle (I.A) à l’immortalité de l’individu en tant que personne physique !
Si nous n’y prenons garde nous finirons par prendre refuge dans ce nouveau dieu qu’est l’I.A. C’est là où la méditation spirituelle nous propose de sortir de ce cercle vicieux. Qui n'a pas un jour expérimenté une certaine addiction à l'écran de son smartphone, à une playlist vidéo, à son réseau social favori - Facebook, Tiktok, LinkedIn, Instagram? Sans compter l'avènement des vidéos, films et séries en streaming qui ferment la marche de cette addiction grandissante.
La méditation: une écoute de ses besoins fondamentaux
Or, dans nos vies, de quoi a-t-on besoin aujourd’hui ? De créer de la souplesse, de créer du lien ! Et c’est particulièrement vrai dans le monde de l’entreprise. Nous verrons qu’il existe des approches progressives qui permettent des pratiques de la méditation à partir du moment où elles en respectent les fondements.
Si l’on regarde à présent du côté de la méditation spirituelle, l’objectif n’est pas la quête de notre propre plaisir, notre bien-être personnel, même si cela y contribue. Nous préférons y substituer la quête du bonheur intérieur tellement plus noble, tellement plus satisfaisante.
L’approche spirituelle propose de nous aider à découvrir la vérité profonde de notre être (absence d’ego, absence d’un moi, sources de tous nos problèmes). L’égo et le moi sont la source de tous nos problèmes.
Tant que nous n’aurons pas réglé cette question, la bienveillance comme je l’ai dit précédemment ne pourra pas réellement trouver sa place ! Ni dans notre vie privée, ni dans notre vie professionnelle. Nous sommes si vite rattrapés par nos vieux démons ! Cela ne veut pas dire pour autant, qu’il ne faut rien faire ! Encore une fois, interrogeons-nous vraiment sur nos motivations profondes lorsque nous prétendons être bienveillants envers autrui !
Comment cultiver une bienveillance réelle et sincère grâce à l'équanimité
Préalable indispensable à ressentir et témoigner de la bienveillance: avant de pouvoir s'exercer vers les autres, la bienveillance est à témoigner vers soi.
Je pense qu’on peut aussi associer la bienveillance à l’alchimie qui associe compassion et équanimité doublées de générosité. La compassion c’est devenir un refuge pour les autres. Posons-nous la question : jusqu’où est-on capable de tendre la main ?
Concernant la compassion, Paul ECKMAN docteur en psychologie, Directeur du laboratoire d'interaction humaine à l'université de Californie ne s’y est pas trompé. Après avoir étudié de très près les facultés des grands méditants à la mettre en œuvre, il a proposé d’introduire ce mot dans le dictionnaire occidental de la psychologie. L’équanimité pourrait être définie comme un équilibre parfait, inébranlable de l’esprit. Or développer un cerveau dans un esprit d’équanimité permet de ne pas s’accrocher aux situations plaisantes et de ne pas repousser celles qui sont déplaisantes.
Au niveau du cerveau, c’est la création d’une «zone tampon » entre les tonalités affectives et soi-même, alors qu’habituellement on réagit à ces tonalités …et plutôt mal.
C’est un comportement très inhabituel pour le cerveau habitué à réagir aux tonalités agréables ou désagréables. On ne peut pas tricher. On est en META POSITION !
Les fruits de l’équanimité sont nombreux :
- Briser le lien entre nos tonalités affectives et nos désirs irrépressibles,
- Développer en profondeur notre tranquillité intérieure,
- Casser l’enchaînement de la souffrance,
- Favoriser l’éclosion de la « spaciosité » un « espace de travail global de la conscience exceptionnellement expansible ». Les Grands maîtres bouddhistes nous disent : « soyez spacieux » !
En définitive, on accède à la tranquillité du fondement de l’être !